Le prêt travaux sur 15 ans

Comment réaliser un prêt travaux sur 15 ans ? Combien emprunter ? A qui le faire ? Quels sont les taux auxquels vous allez être confrontés ? Quel est le coût de l’assurance ? Ce sont toutes ces questions que vous vous posez légitimement et auxquelles nous allons essayer de vous répondre afin de vous permettre d’acquérir votre logement, de l’améliorer ou de l’embellir.

Une simulation générale

En utilisant le simulateur, vous avez une première idée des différentes solutions pour emprunter pour votre logement :

Type de crédit

Montant emprunté

Durée de remboursement

Taux d’emprunt

Mensualité

Coût d’emprunt

Emprunt travaux

50 000 €

96 mois

5.3 %

640 €

11 456 €

Emprunt immobilier

50 000 €

96 mois

1.16 %

553 €

3 074 €

Emprunt immobilier

50 000 €

15 ans

1.47 %

317 €

7 001 €

Emprunt immobilier

100 000 €

15 ans

1.47 %

638 €

14 800 €

A savoir que, dans le cas d’un emprunt immobilier, le TAEG se décompose en un taux de 1.11 % auquel vient s’ajouter une assurance de 0.36 %, ces taux étant, bien sûr, des taux moyens constatés, et non les meilleurs qu’il vous est possible de trouver.

Le type de crédit

Ainsi, il existe différentes formules pour effectuer un crédit pour vos travaux, selon la nature de ces travaux et selon qu’ils pourront, ou non, être couverts par une garantie hypothécaire, comme le veut la directive européenne du 1er juillet 2016 : Mortgage Credit Directive ou MCD.

Crédit immobilier

La solution la plus économique reste celle d’effectuer un crédit immobilier. Ce sont les crédits les moins chers et ceux qu’il est possible d’effectuer sur les plus longs termes.

Par contre, cette directive européenne n’accepte ce genre de crédit que lorsqu’une garantie hypothécaire peut y être associée.

Aussi, pour des travaux de plus petite envergure, par exemple changer des fenêtres, changer un sol, réaliser une terrasse, ce ne sera pas concevable, à moins de ne l’avoir prévu dans le coût d’acquisition du bien, dès le début.

Le crédit immobilier est un crédit justifié par un devis.

Crédit consommation

Si ce sont seulement des travaux d’amélioration d’un bien existant dont vous êtes déjà propriétaire, il sera plus compliqué de le faire entrer dans le cadre d’un crédit immobilier et vous devrez certainement passer par un crédit à la consommation, au taux alors plus élevé, surtout pour une durée aussi longue.

Vous aurez aussi différentes options entre un prêt affecté, pour lequel vous devrez justifier de l’utilisation des fonds, avec devis et factures à l’appui, et un crédit non affecté qui vous laisse le libre choix de l’utilisation de cette somme.

Le tableau récapitulatif suivant vous permettra de mieux juger des choix dont vous disposez :

Modèle de crédit

Prêt personnel non affecté

Prêt consommation affecté

Prêt immobilier

Type de projet

Sans réserve

Selon devis et justifié par facture

Achat et rénovation

Valeur de crédit

200 à 75 000 €

200 à 75 000 €

Généralement > 75 000 €

Taux d’intérêt (sur long terme)

Plutôt autour de 5 %

Plutôt autour de 5 %

Plutôt autour de 1 %

Délai de remboursement

Plutôt autour de 10 ans maxi

Plutôt autour de 10 ans maxi

Plutôt à partir de 10 ans

Justificatifs de l’utilisation

non

oui

oui

Déblocage des fonds

après délai rétractation

après délai rétractation

après signature de l’acte chez notaire

Le type de crédit

Prêt à taux zéro

  • Il ne faut surtout pas oublier que, en plus de certaines aides, liées à l’économie d’énergie, vous pouvez avoir accès à un prêt à taux zéro.
    Il y a quelques réserves sur ce prêt comme ne pas avoir été propriétaire de sa résidence principale au cours des 2 dernières années et être complété par au moins un autre prêt.
    Il sert à l’acquisition de la résidence principale pour des ménages à revenus modestes et, donc, sous conditions de revenus.
  • Parmi les prêts à taux zéro, il ne faut pas oublier l’éco-prêt à taux zéro qui concerne, pour la résidence principale, un accès à un prêt à taux zéro pour des travaux d’économie d’énergie (travaux sur certains types de chauffage, isolation des murs, des sols, des plafonds, des ouvertures, etc.).

Crédit renouvelable

Il faut évidemment citer ce crédit, même s’il faut surtout dissuader les ménages de l’utiliser, et encore plus dans le cadre de prêts travaux, son taux serait alors totalement prohibitif et il n’est absolument pas fait pour un emprunt à long terme.

Il peut tout juste vous dépanner le temps du déblocage des fonds afin de vous permettre de financer vos premiers achats de matériaux, par exemple, avant de venir recréditer ce compte dès que votre autre prêt est débloqué.

De toute façon, au-delà de 1 000 €, votre organisme de crédit est dans l’obligation de vous présenter une solution alternative afin que vous puissiez comparer et évaluer ce que ce crédit revolving risque de vous coûter et vous entraîner vers une situation d’endettement.

Quels travaux peuvent être pris en charge ?

Bien sûr, selon la nature des travaux à réaliser, vous pourrez opter pour l’un ou l’autre de ces crédits.

Ainsi, un crédit immobilier s’entendra évidemment pour un achat de résidence avec travaux de rénovation à réaliser.

Vous choisirez un crédit affecté pour faire intervenir un artisan vous effectuant, par exemple, un rafraîchissement de peintures intérieures ou de crépi, avec devis à la base.

Vous préférerez peut-être un crédit non affecté pour effectuer personnellement ces travaux et vous permettre d’acheter ces matériaux indépendamment et utiliser les fonds comme bon vous semble.

Quoi qu’il en soit, que ce soit de la rénovation, l’aménagement d’un garage en chambre ou en salle de jeux, l’aménagement de combles, la création d’une piscine, d’une véranda ou votre clôture, vous aurez ces différentes solutions de prêt travaux.

Le taux de crédit

Il en a déjà été question, si le taux du crédit doit être pris en considération, il sera toujours plus intéressant, dans ce cadre de travaux, d’effectuer un prêt immobilier, malgré, dans ce cas, l’obligation d’une assurance emprunt.

Qui plus est, sur un délai de 15 ans, en dehors du taux de crédit plus favorable pour le prêt immobilier, la somme empruntée pourra être supérieure, si vous avez de gros travaux, et ce délai de remboursement de 15 ans sera plus facilement réalisable.

L’assurance prêt travaux

L’assurance prêt travaux mérite bien une étude spécifique.

Il faut savoir que, si l’organisme de crédit vous propose un TAEG comprenant notamment cette assurance, rien ne vous oblige à souscrire cette assurance dans le même organisme que celui de l’emprunt. Vous n’aurez pas à la prendre pour un crédit travaux ou crédit consommation, par contre, pour un crédit immobilier, cette assurance est obligatoire.

Vous êtes libre de négocier par ailleurs cette assurance, que ce soit auprès de votre assurance personnelle ou même auprès d’un courtier.

C’est la raison pour laquelle elle n’est plus intégrée au taux annuel effectif global, mais vient en complément de ce TAEG.

Sachant qu’elle représente environ 1/3 de la valeur du TAEG, vous avez tout intérêt à ne pas négliger la négociation de cette partie, également.

La capacité d’emprunt

C’est un élément essentiel qui sera déterminant pour savoir si vous obtiendrez, ou pas, ce crédit.

Pour rappel, il vous est demandé de ne pas dépasser un taux d’endettement de 35 %, soit 65 % de reste à vivre.

Aussi, pour un salaire de 2 000 €, votre capacité d’endettement sera de 700 €.

Toutefois, cette capacité d’endettement concerne l’ensemble de vos crédits, voire votre loyer et, si vous en avez, le versement d’une pension alimentaire.

Les conseils d’un pro

    • Le remboursement de crédit
      Dans le cas où vous seriez déjà détenteur d’un crédit et que vous disposeriez de liquidités, vous pourrez rembourser ce crédit afin d’augmenter votre capacité d’emprunt, dans la mesure où cette possibilité est prévue au contrat. Sinon, vous devrez rembourser la totalité du reste dû, intérêts compris, selon un plafonnement encadré par le Code de la consommation. Ce plafonnement correspond à 6 mois d’intérêts dus sur le capital remboursé par anticipation et selon le taux moyen du prêt ou à l’équivalent de 3 % du capital dont vous restez redevable avant de procéder au remboursement anticipé.
      C’est d’ailleurs un élément du nouveau contrat que vous devrez vérifier et, peut-être, négocier, afin de pouvoir également rembourser par anticipation, si nécessaire, à l’avenir.
  • Le regroupement de crédit
    Autre solution lorsque la capacité d’emprunt n’est pas suffisante pour obtenir le crédit souhaité, dans la mesure où vos remboursements de crédits sont déjà élevés, il existe la possibilité de regrouper des crédits existants en un seul.

Ceci peut avoir pour effet, d’une part de renégocier les taux sur des bases plus intéressantes et, d’autre part, d’étaler la dette sur une période plus longue permettant de faire baisser les mensualités.
Alors, vous pourrez peut-être avoir accès à la somme souhaitée sans que votre capacité de remboursement ne soit dépassée et y inclure ce nouveau crédit. 

  • Ne pas oublier les aides
    Dans le cadre de la rénovation, il ne faut surtout pas négliger toutes les aides dont vous pouvez parfois bénéficier, selon vos revenus et/ou selon la nature des travaux souhaités.
    Bien sûr, il faut que ces aides portent sur votre résidence principale pour y avoir accès.
    Et ces aides se situent à différents niveaux, tout en étant cumulables.
    C’est ainsi que l’on peut énumérer MaPrimeRénov’, les aides de l’ANAH, celles de collectivités locales, départementales ou régionales, la TVA à taux réduit et l’éco-prêt à taux zéro.
    Pour toutes ces aides, il faut aussi passer par un artisan reconnu garant de l’environnement (RGE).
    Ainsi, vous avez aussi une solution de baisser le niveau du crédit nécessaire ou, au moins, des mensualités de remboursement, selon les cas.
  • L’apport
    Le crédit sans apport, surtout en lien avec les travaux et l’immobilier, est de plus en rare et les nouvelles règles du Haut Conseil de Stabilité Financière, sans être tout à fait clair, donne une direction à prendre pour les banques et autres organismes financiers.
    Alors que les financements étaient encore possibles à 110 %, c’est-à-dire qu’ils ne couvraient pas seulement l’achat des biens, mais aussi les frais annexes tels que les frais notariés, par exemple, il sera désormais difficile de financer plus que la valeur du bien et ces crédits ne pourront que rarement dépasser les 100 %. C’est, en fait, une solution cachée pour inciter les ménages à un apport d’un minimum de 10 % avant de pouvoir emprunter, notamment dans l’immobilier.
    Bien sûr, la solidité d’un dossier prévaudra toujours et le pouvoir de négociation d’un courtier, par exemple, peut aussi influer.

FAQ

Que peut-on acheter avec un prêt travaux ?

Avec le prêt travaux, vous avez la possibilité d’acheter les matériaux, mais aussi de régler des factures d’artisans. S’il s’agit d’un véritable prêt travaux, vous disposez donc d’un prêt affecté qui a été établi sur les bases de devis. Ce sont donc, aussi bien des travaux de rénovation que de construction qui vous auront été accepté.

Que ce soit du terrassement, de la maçonnerie, de l’électricité, de la plomberie, de l’isolation, du cloisonnement, des ouvertures extérieures, de la charpente, de la couverture, ou même des finitions ou de la décoration, vous pouvez le concevoir dans votre prêt travaux.

Vous devrez certainement présenter des devis explicatifs en relation avec le montant espéré et en présenter, à la fin, les factures correspondantes.

Est-ce qu’il est possible d’effectuer, en même temps, un prêt immobilier et un prêt travaux ?

Sur le principe, c’est tout à fait possible de cumuler les deux.

Toutefois, si vous devez faire un crédit immobilier et un crédit travaux en même temps, nous vous conseillons de ne faire qu’un crédit immobilier, cumulant les deux sommes nécessaires, afin de bénéficier des taux plus bas du crédit immobilier.

Par contre, si vous avez déjà réalisé le crédit immobilier et qu’il n’est pas encore fini de rembourser et que vous avez besoin d’un nouveau crédit dans le but de certaines améliorations, oui, il est possible d’y avoir droit, sans que le crédit immobilier ne soit terminé.

La seule limite qui existe bien sûr est celle de votre capacité de remboursement, qui se situe à 35 % de l’ensemble de vos revenus, tous remboursements confondus (de crédits autres, mais aussi comprenant un éventuel loyer ou une pension alimentaire, par exemple).

Sur quelle durée sont généralement établis les crédits travaux ?

Si un crédit immobilier s’établit plutôt sur 15, 20, voire 25 ans, un crédit travaux est, plus fréquemment limité à 8, voire 10 ans. Les établissements bancaires et autres organismes de crédit présentent parfois des possibilités différentes et, selon la demande et le montant emprunté, tout en tenant compte de la capacité de remboursement, de l’âge de l’emprunteur, de ses revenus et de sa profession, peuvent proposer des offres diverses qui, pour un crédit à la consommation, portera jusqu’à 180 mois, soit 15 ans.

Est-il possible de passer outre une hypothèque dans le cadre d’un prêt immobilier ?

Les organismes de crédit, banques ou autres, prennent un maximum de garanties afin de se prémunir des défauts de paiement qui pourraient survenir, surtout que, plus la durée de l’emprunt est importante, plus le risque est grand.

C’est ainsi que, dans un premier temps, il existe une assurance sur les prêts immobiliers qui protège déjà l’acquéreur des aléas, perte d’emploi, perte d’autonomie, etc. Cette assurance prenant alors le relais des remboursements pour un temps qui sera fonction de vos aléas.

Mais la banque entend aussi se prémunir personnellement et demande, en plus de cette garantie, une hypothèque sur le bien immobilier, dans le cadre, bien sûr, du crédit immobilier. Ainsi, en cas de non-paiement durable, c’est la banque qui est propriétaire de votre bien et peut vous menacer de le mettre en vente pour se rembourser des sommes dues, auxquelles elle ajoutera des frais.

Il existe cependant une possibilité de ne pas subir d’hypothèque en présentant une caution qui garantira la valeur de votre bien. C’est le cas si vous disposez de certaines richesses, que ce soit d’autres biens immobiliers, des placements, des tableaux, etc. Mais cette caution peut également provenir d’un tiers, famille ou ami, qui présente, lui-même, les garanties suffisantes en lien avec la valeur de votre crédit, et qui s’engage donc à le rembourser si vous ne le faites pas.

Si la levée d’hypothèque est automatique en fin de remboursement, dans un délai d’un an, vous pouvez la réaliser dès la fin de vos remboursements, néanmoins cela représente un coût. Il faut compter autour de 0,5 % du montant du crédit. Une situation qui peut survenir si vous voulez vendre votre bien immobilier dès la fin de votre remboursement, sans avoir à attendre un an, par exemple.

Est-ce que la durée du crédit a une importance en cas de revente du bien avant la fin du remboursement ?

Vous pouvez tout à fait vendre un bien dont vous n’avez pas terminé le remboursement. Vous aurez alors différentes opportunités qui s’offriront à vous qui sont les suivantes :

  • profiter de cette vente pour rembourser le crédit en cours sur le bien ;
  • transférer le crédit immobilier sur le nouveau bien que vous achetez, si cette vente s’effectue dans le cadre d’un changement de logement ;
  • établir un prêt relais, si vous êtes certain que ce bien immobilier sera rapidement vendu, afin de ne pas vous retrouver avec deux crédits cumulés.

Vous devrez néanmoins veiller à certains points comme la possibilité de remboursement de votre prêt en cours dans les conditions qui avaient été établies à l’époque, ceci pouvant engendrer des frais. Mais vous devrez peut-être, également, passer par une levée d’hypothèque, comme le relatait la question précédente. Enfin, vous devrez aussi voir les conditions générales relatives à votre assurance emprunteur.

On me propose un crédit in fine, est-ce intéressant ?

Le crédit in fine est plutôt réservé à des investisseurs qui recherchent des crédits d’impôts importants.

Ainsi, vous ne remboursez, durant toute la période, que les intérêts, le capital étant remboursé en toute fin de remboursement, lors de la dernière échéance.

Les mensualités étant plus faibles, il est possible de conserver son capital sur d’autres opérations pour ne le libérer qu’en toute fin.

Toutefois, le taux d’un crédit in fine est un peu plus élevé et, surtout, le montant de ces intérêts reste constant sur toute la période de remboursement puisqu’aucun remboursement de capital ne vient en diminuer ces intérêts. Par contre, ces intérêts sont déductibles des revenus.

Il s’agit bien d’une opération financière de placement et non, comme un prêt amortissable classique, dans le but d’acquérir un logement principal.

Je voulais connaître le fonctionnement du prêt capé

Le prêt capé est un prêt à taux variable sécurisé pour tous, dont les risques de variation du taux d’intérêt sont limités dans les deux sens, que ce soit en cas hausse ou en cas de baisse. Il faut surtout savoir que, dans la période actuelle de taux bas, il n’est pas pratiqué.

Est-ce qu’il est possible de bénéficier du PEL ou du CEL d’un proche pour un prêt travaux ?

Effectivement un PEL, comme un CEL, est cessible, selon des règles différentes, cependant.

Dans le cadre d’un plan épargne logement, il est possible de céder la somme ainsi que les avantages qui y sont associés. Il est cessible par donation, par donation partage, ou encore par transmission successorale ou testamentaire.

Une détention de 3 ans est nécessaire, au préalable, par le donneur, avant d’effectuer cette cession. 

Pour un compte épargne logement, par contre, seule la somme placée est cessible, sans les avantages qui y sont liés.

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